Jusqu’à hier gouverneur de la ville de Kinshasa qu’il avait privatisée, Gentiny Ngobila Mbaka a vu son heure sonnée au moment où il s’attendait le moins et de la manière la moins souhaitée. Comporté en délinquant aux dernières élections générales de 20 décembre 2023, le désormais ex-gouverneur de Kinshasa est flagellé au plus vite par la centrale électorale avant de se voir vomis par l’organe législatif de Kinshasa dont le président se pointe en témoin gênant depuis un laps de temps. Le pire de son cauchemar est de voir le Télégramme de Peter Kazadi; vice premier ministre et ministre de l’intérieur, décentralisation et affaires coutumières le suspendant à l’instar de ses deux collègues gouverneurs fraudeurs aux élections dernières. Inadmissible pour lui et son ACP, Gentiny Ngobila Mbaka est contraint à dire hasta luego à la ville de Kinshasa dont la population était lassée de la gestion. Mais que laisse-t-il derrière lui comme traces ?
Du haut de ses cinq années à la tête de la capitale Rdcongolaise, la ville de Kinshasa, les annales sociales et politiques du pays enregistrent une descente aux enfers de celle qui était Kin-Labelle. Des projets farfelus et sans concrétisation ont fait rêver les kinois pendant que son auteur et porteur en profitait pour sa concussion. De Kin-Bopeto à Kinshasa Zéro trou, les Kinoises et les Kinois ont supporté vivre le contraste de la réalité. L’ex titulaire de Néron Mbungu et plus récemment de Gecoco Mulumba quitte la tête de la ville de Kinshasa et laisserait derrière lui une dette estimée à plus de 16 millions de dollars américains. Des routes à la compétence de la province en état de délabrement avancé, les dépotoirs publics disséminés dans presque toutes les rues de la capitale voire en plein centre-ville.
La plus grosse arnaque qui reste à jamais collée à son règne est la construction inachevée de Zando. Cette dernière arnaque est la corde au cou à titre de suicide pour Ngobila. Aux dernières heures de la campagne électorale, l’inauguration du grand marché Zando allait être une carte qui pouvait davantage plébisciter le président Tshisekedi à Kinshasa. La simple raison est que comparativement à l’université pédagogique nationale (UPN), au nouveau Centre Financier et à l’hôpital général de référence de Kinshasa (Ex Mama Yemo) inaugurés au même moment, le grand marché Zando allait avoir un impact plus remarquable compte tenu de son attractivité. La lenteur de l’exécution des travaux et la relocalisation des vendeurs loin de leurs coins stratégiques sont encore les plaies difficiles à panser pour ces marchands qui voient leurs activités tourner au ralenti.
L’autoflagellation avant le coup de balai de Tshisekedi
Le départ précipité de Gentiny Ngobila Mbaka du gouvernorat de Kinshasa est la résultante d’une délinquance sénile manifestée pendant les élections du 20 décembre 2023. Les usurpateurs du pouvoir du peuple souverain par le bourrage d’urnes, la détention illégale des dispositifs électroniques de vote sont écartés de la course par une invalidation après étude minutieuse de chaque cas. Dans ce filet, le désormais Ex gouverneur de la ville de Kinshasa est tombé. Loin de faire fonctionner sa conscience, il a attendu que ça soit une décision de sa hiérarchie pour réaliser qu’il devait en principe céder la commande de la ville à son adjoint. Le départ précipité est donc conséquence de ses propres actes odieux avant que le président Félix Tshisekedi n’entame, après sa prestation de serment, l’assainissement de la sphère politique des voleurs et fainéants qui se confortent dans la concussion.
Du règne de Gentiny Ngobila Mbaka certains observateurs disent retenir l’image d’un chef conflictuel et moins coopératif. Tantôt c’est le problème avec un adjoint puisqu’il faudrait à tout prix faire comme bon semble son autorité, et tantôt, une guerre sournoise qui persista jusqu’au soir du règne avec le président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa. Toute chose a sa fin, et comme on le dit : « c’est la fin qui justifie le moyen. »
Obed BISIDI MPANU