Le gouverneur de la province du Kasaï, Dieudonné Pieme qu’accompagne une forte délégation dont le président de l’Assemblée provinciale,10 députés provinciaux, des autorités traditionnelles et acteurs sociopolitiques, sont arrivés ce mercredi 7 octobre à Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï-Central, pour prendre part à la conférence sur la paix et la réconciliation, prévue du 9 au 11 octobre prochains.
Devant la presse locale, Pieme dit venir chercher la paix à Kananga suite aux violences communautaires ayant endeuillées plusieurs familles dans la localité de Bakua Kenge. Il rejette la connotation de « réconciliation » des peuples Lulua et Kuba retenue par l’organisateur (ministère national de l’intérieur) et estime que les conflits entre les peuples Luba sont répandus dans toute la région, raison pour laquelle il émet le vœu de voir les conférenciers se pencher également sur la situation générale pour la cohabitation pacifique de ces communautés kasaiennes
« Je ne suis pas en insécurité à Kananga, ma province a été conviée à ce forum. Non, nous ne sommes pas venus ici pour la réconciliation des peuples Lulua et Kuba plutôt la cohabitation pacifique des peuples vivant dans l’espace Kasaï. Il suffit de regarder dans la composition de ma délégation pour comprendre que j’ai chez-moi les tchokwé, Lunda, Kuba, bashilele, Pende, Lulua et bindi. On ne peut pas limiter un tel travail sur seulement les kuba-lulua. Mais en suite la pomme de discorde ne se pose pas qu’à Bakwa Kenge, il y a des problèmes à Kabemba, Mutshima, à Lunyeka…Si vous limitez ça à Bakwakenge, on va laisser d’autres problèmes, nous devrons en débattre pour la cohabitation pacifique de nos communautés », a laissé entendre le gouverneur du Kasaï.
Maître Dieudonné Pieme est revenu sur les causes qui seraient à la base des conflits fonciers dans la région du Kasaï. Tout en niant l’existence d’un conflit politique entre les dirigeants de deux provinces sœurs, le chef de l’exécutif du Kasaï, reconnait le problème lié aux limites et à l’administration.
Voulant rechercher la paix, le numéro 1 de la province du Kasaï invite les peuples de deux provinces sœurs liées par une même histoire, à privilégier la paix, la convivialité et la tolérance ethnique. « La population ne doit pas oublier que nous sommes les progénitures de Nsanga Lubangu, nous avons une seule mère, le Kasaï Occidental et un seul père, la RDC… » a-t-il conclu.
Pour rappel, lors de son adresse à la presse, le vice ministre national en charge de l’intérieur, affaires coutumières et sécurité, Innocent Bokele Boyaka, est revenu sur la paix et la réconciliation des peuples Lulua et kuba.Il avait révélé le couac entre les deux dirigeants et les conflits communautaires comme causes de ces atrocités.
Jean Claude Ngalamulume Bakamubia depuis Kananga.