Ouverture mardi 18 mars 2025, à l’Hotel sultani à Kinshasa, de l’atelier national sur les Modes Alternatifs de Résolution des Conflits (MARC). Cet atelier de deux jours, est organisé par RCN-Justice et Démocratie en collaboration étroite avec l’ONG Avocats sans frontières (ASF), deux organisations internationales membres du Consortium des ONGI qui concourent conjointement aux modes alternatifs de résolution des conflits et avec le Ministère de la Justice, dans le cadre du programme d’appui à la réforme de la Justice (PARJ2), avec le soutien de l’Union européenne et de la coopération belge.

Ces assises de deux jours sont organisées dans l’objectif principal d’offrir aux justiciables des alternatives efficaces de résolution de litiges respectueuses des droits, de la dignité humaine et de l’égalité de genre en RDC.
Il sera spécifiquement question d’assurer un cadre constructif de partage de bonnes pratiques des modes alternatifs de résolution des conflits (MARC) entre acteurs judiciaires et non judiciaires ainsi que ceux de la société civile et des autorités traditionnelles et coutumières. Il sera aussi question d’adopter un texte contenant des lignes directrices relatives à la reconnaissance et au développement des MARC en RDC et d’inciter le ministère de la Justice et le Ministère de l’Intérieur, Sécurité, décentralisation et affaires coutumières à prendre des initiatives pour l’atteinte de l’objectif 16 des ODD relatif à la justice.
Ces travaux connaissent la participation de 80 personnes, en l’occurence des acteurs de la société civile, des autorités traditionnelles et coutumières venus des différentes provinces où les MARC sont mises en œuvre, les acteurs judiciaires au niveau national et ceux venus des provinces du Kasaï, de l’Ituri, de l’Équateur, du Kongo central et du Nord-Kivu.

Dans le mot conjoint de bienvenue, le Directeur pays de RCN/Justifice et Démocratie, Hugo Jombwe, a remercié le Ministère de la justice, l’union européenne, la coopération belge et les différents délégués qui n’ont ménagé aucun effort pour appuyer cette initiative et rejoindre les travaux qui s’ouvrent ce jour. Il est enfin revenu sur l’importance des modes alternatifs de résolution des conflits tel que mis en oeuvre à travers les différentes provinces du pays.
Pour sa part, Dominique Kamwandu, Coordinateur technique et stratégique de ASF, s’est quant à lui étendu sur les différents objectifs de cet atelier qui constitue, selon lui, un moment important d’échange d’expérience sur les MARC à travers les présentations de différentes parties qui devront intervenir.
Le représentant du Conseil supérieur de la magistrature, le colonel Joseph Linguema a salué cette initiative portée par ASF et RCN Justice et Démocratie qui sont « des partenaires techniques et financiers importants du Conseil supérieur de la magistrature ».
Myriam Khaldé, chargée de la Justice et Droits humains qui a pris la parole au nom de la délégation de l’UE, a rappelé l’engagement de l’Union européenne dans le processus de la réforme de la Juste en République démocratique du Congo tout en relèvant l’importance des MARC au pays.
« LUnion européenne depuis plus de 20 ans s’engage aux côtés des acteurs, des autorités nationales, à pouvoir avoir des mécanismes qui soit les plus pérennes, les plus efficaces au service des justiciables. Les mécanismes de résolution des conflits permettent la prévention du conflit. La population le sait, les MARC existent et existeront toujours. Ils sont accessibles et plus faciles d’utilisation », a-t-elle déclaré.
Dans son mot d’ouverture des travaux, le conseiller Engwanda Adjuba Wickler, representant personnel du Ministre d’Etat en charge de la Justice, a salué la tenue de ces assises tout en soulignant que le Ministre d’Etat suit de près les différents travaux réalisés dans le Cadre des modes alternatifs de résolution des conflits et et s’attend à des bons résultats. Il aussi évoqué le bien fondé des MARC dans la gestion des conflits.
« Je voudrais vous rappeler que les MARC ne sont pas une invention récente. Depuis toujours, avant l’arrivée du droit écrit, les populations qui habitaient le territoire qui est devenu la RDC après l’indépendance, avaient certaines manières de régler les différends. Mais actuellement on envisage les MARC dans une dimension beaucoup plus large pour répondre aux différents conflits que nous avons dans le pays. », a-t-il souligné.
Signalons qu’en République démocratique du Congo, depuis plus de 10 ans, RCN Justice et Démocratie et ASF, développent les Modes alternatifs de résolution des conflits (MARC) conformément à la politique nationale de réforme de la Justice (PNRJ) 2017-2026 de la RDC et cela à travers son plan d’actions prioritaires (PAP) 2021-2023, inscrit dans le cadre du Programme d’appui à la Réforme de la Juridiction (PARJ 2). Durant toute cette période, ces deux organisations mettent en oeuvre des activités de recherche, de renforcement des capacités sur le fonctionnement de la justice, la distinction entre les affaires civiles ainsi que les compétences quant à leur traitement etc.
Toutes ces activités contribuent à garantir une Justice de qualité pour tous au bénéfice de la population dans son ensemble, particulièrement pour les personnes vulnérables. Elles contribuent également à l’information et aux mécanismes alternatifs de règlement des conflits.
Les modes alternatifs de résolution des conflits s’atelent sur une importante variété des conflits à savoir : des conflits liés à la terre, des conflits interpersonnels et familiaux, des conflits de pouvoir, des atteintes à l’intégrité physique ou morale des personnes, des atteintes aux biens et des conflits identitaires à caractère ethnique.
Infolive.cd/RJE.