Plusieurs manifestations devant les ambassades des pays occidentaux accusés de soutenir le Rwanda ont été organisées ce vendredi 9 février 2024 dans la capitale de la République Démocratique du Congo, Kinshasa, et d’autres sont en vue.
Devant les ambassades des États-Unis, de la France, du Royaume-Uni, et de l’Union Européenne, des groupes de manifestants expriment leur mécontentement face à la situation qui prévaut dans l’Est du pays, plus précisément dans la province du Nord Kivu, en proie aux violences du M23 soutenu par le Rwanda.
La journée du vendredi a été marquée par des rassemblements significatifs devant l’ambassade de France, ainsi que celle du Royaume-Uni. Les protestataires exigent la fermeture de ces missions diplomatiques si aucune sanction n’est prise contre le Rwanda. Ce dernier est accusé de soutenir la rébellion du M23, un groupe rebelle occupant une partie de la province du Nord Kivu. Des rapports d’experts des Nations Unies ainsi que les positions des pays occidentaux ont pointé du doigt le soutien rwandais à ce mouvement rebelle.
L’origine de ces manifestations remonte au mercredi 7 février 2024, lorsque de jeunes Congolais se sont rassemblés devant l’ambassade américaine à Kinshasa. Leur revendication principale était de dénoncer l’appui des États-Unis au régime de Kigali, qu’ils estiment responsable de la continuation du conflit dans l’Est de la RDC, en soutenant le M23 qualifié de « terroriste » par les manifestants.
Un écho de ces protestations a également été observé à Ottawa, Canada, où un groupe de Congolais a manifesté devant l’ambassade américaine, reprochant aux États-Unis leur soutien au Rwanda.
Face à cette vague de contestations, l’ambassadrice des États-Unis à Kinshasa, Lucy Tamlyn, a pris la parole via son compte sur la plateforme X. Le 6 février 2024, elle a tenu à clarifier la position américaine concernant le conflit à l’Est de la RDC. Mme Tamlyn a réaffirmé le soutien des États-Unis pour une RDC « forte, stable et pacifique », soulignant que la paix ne peut être atteinte qu’en respectant la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays. Elle a rappelé la condamnation du M23, soutenu par le Rwanda et soumis à des sanctions américaines depuis 2013, et a mis en avant l’engagement des États-Unis auprès du peuple congolais à travers une aide substantielle.
De son côté, la France, par la voix de Christophe Lemoine, Porte-parole-adjoint du Ministère des Affaires étrangères, a exprimé sa préoccupation quant à l’intensification des combats dans l’Est de la RDC et leurs conséquences humanitaires. La France souligne l’urgence de relancer les processus diplomatiques régionaux pour faire face à cette crise.