1. Définition du concept Intermédiaire en opérations de banque et en services de paiement
L’intermédiation en opérations de banque et en services de paiement est l’activité qui consiste à présenter, proposer ou aider à la conclusion des opérations de banque ou des services de paiement ou à effectuer tous travaux et conseils préparatoires à leur réalisation. »
Est intermédiaire en opérations de banque et en services de paiement toute personne qui exerce, à titre habituel, contre une rémunération ou toute autre forme d’avantage économique, l’intermédiation en opérations de banque et en services de paiement.
(https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Interm%C3%A9diaire_en_op%C3%A9rations_de_banque_et_en_services_de_paiement)
En simple, un intermédiaire en opération bancaire permet de réaliser des opérations tel que paiement de factures, paiement de salaires et autres à des endroits où les banques ne sont pas représentées.
Ce sont donc des établissements qui se présentent comme des » extensions des services bancaires » dans les villes ou territoires où les banques commerciales ne sont pas représentées.
Les intermédiaires en opérations bancaires sont donc des acteurs importants de l’inclusion financière dans un pays.
2. Quid de « La Poste » en RDC ?
En RDC, « La Poste » est gérée par » La Société Congolaise des Postes et Télécommunications » (SCPT) qui est une entreprise publique opérant principalement dans la fourniture de services postaux, des télécommunications, des services numériques et des solutions financières en RD Congo.
Il faut noter la SCPT possède le réseau d’agences postales le plus dense du pays avec plus de 360 points de présence à travers le pays.
Ce qui constitue un avantage concurrentiel non négligeable !
De nos jours, La Poste offre des services de courrier, Courrier Express, Petits paquets et colis postaux, Transferts d’argent National et International, Compte chèques postaux, Fibre optique, Internet, Téléphonie, Paiements mobiles.
Tenant compte de toutes ses évolutions, à la Poste en RDC, il est possible d’ouvrir des comptes postaux et d’accéder à une multitude de services, parmi lesquels on compte la messagerie financière internationale avec Western Union et MoneyGram, la messagerie nationale et transfrontalière avec Flash Cash, les dépôts et retraits de mobile money, les virements sur tout comptes bancaires, les paiements des impôts et taxes, les recharges de tous les opérateurs téléphoniques ainsi que les recharges des souscriptions de télévision et bien d’autres services de paiement.
( https://www.agenceecofin.com/telecom/0707-89859-rdc-la-poste-congolaise-a-l-ere-du-partenariat-public-prive-avec-flash-international )
3. La Poste, acteur principal de l’inclusion financière en RDC
Par définition, l’inclusion financière (ou finance inclusive) désigne l’offre de services financiers et bancaires de base à faible coût spécifique pour des personnes pauvres et/ou en situation de difficulté financière, et de ce fait exclus des services traditionnels.
Les services bancaires sont aujourd’hui indispensables à une bonne intégration sociale. L’inclusion financière est donc le pendant de « l’exclusion bancaire » directement liée à l’exclusion sociale.
( https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Inclusion_financi%C3%A8re )
Pour un pays tel que la RDC où une majeure partie de la population se retrouve en milieu rural par conséquent, « exclu du système bancaire », il apparaît de multiples problèmes en termes par exemple de paie des fonctionnaires dans les coins reculés du pays où les banques ne sont pas représentées.
C’est à ce niveau que La Poste, avec sa forte représentation sur le territoire national offre tout l’intérêt.
4. Effort de bancarisation en RDC
Selon une étude du GIZ, le secteur financier en République démocratique du Congo (RDC) reste très sous-développé. Les prêts des banques au secteur privé représentent seulement 8 % du produit intérieur brut (PIB) de la RD Congo, soit la plus faible contribution au plan régional. L’élargissement progressif de l’offre grâce au développement des services financiers numériques constitue un point positif.
Cette étude a observé qu’une amélioration progressive de l’inclusion financière en RDC se profilait à l’horizon. Entre 2014 et 2017, la proportion de personnes ayant un compte dans une institution financière a augmenté de 9 %.
Néanmoins l’étude du GIZ nous fait remarquer aussi que, 74 % d’environ 40 millions d’adultes sont toujours exclus du système financier formel et partant, limités dans la création et le développement de leurs activités économiques.
( https://www.giz.de/en/worldwide/81402.html )
5. La Poste : acteur principal de lutte contre l’exclusion financière en RDC
Au regard des résultats de l’étude menée par le GIZ en 2018 que nous avons présentée ci-haut, il apparaît que 74% de la population congolaise soit 40 millions d’adultes sont toujours exclus du système financier.
C’est à ce niveau que l’implication de La Poste en tant qu’intermédiaire en opérations bancaires constitue une aubaine tenant compte de sa forte représentation à travers le pays, soit plus de 360 agences postales disséminées à travers les 26 provinces et 145 territoires que compte la RDC.
Par ailleurs, en considérant les efforts continuent de La Poste en RDC à intégrer les Technologies Financières (Fintech) en plus de sa forte représentation sur terrain, nous osons croire que La Poste en RDC constituerait le complément indispensable des établissements bancaires dans l’objectif « d’accroître l’inclusion financière » en RDC.
6. Conclusion
En dépit de la forte présence d’acteurs bancaires, le taux de bancarisation demeure encore très faible autour de 13% tel que nous renseigne le magazine Financial Afrik. ( https://www.financialafrik.com/2022/04/01/les-banques-congolaises-entre-bancarisation-et-financement-de-leconomie-quoi-de-neuf/ )
En effet, un taux de bancarisation de 40% à 60% de la population active sera une belle contribution dans le processus d’émergence du pays.
D’où la nécessité de l’implication des acteurs tel que La Poste dans le processus d’inclusion financière en RDC.
Avec cette approche, le secteur informel s’intègre progressivement dans le tissu économique. Cela revient à favoriser la création d’emplois, stimuler la demande et une amélioration des recettes fiscales. Toute la dynamique économique en découle.
Patrick T. ONOYA
Enseignant et Chercheur en Finance et Technologie (Fintech)