La commission nationale des droits de l’homme (CNDH), coordination du Kasaï Central, sensibilise les populations de la province sur le bien fondé de l’édit numéro 006/KC/2021 du 15 juillet 2021 portant création et fonctionnement de la commission provinciale vérité, justice et réconciliation ; promulgué le 15 juillet 2021 par le gouverneur de province du Kasaï Central .
Avec l’appui financier du Bureau conjoint des nations unies des droits de l’homme (BCNUDH) dans le cadre du projet SS4, les mandataires de la CNDH séjournent dans les cinq territoires du Kasaï Central pour vulgariser cet édit d’une communauté à une autre en vue d’obtenir leur adhésion à cette démarche de la justice transitionnelle tel que recommandé par l’équipe d’experts internationaux ayant enquêté sur la situation des atrocités du Kasaï.

C’est ce qu’a révélé ce jeudi 14 juillet 2022 son coordonnateur provincial, Maître Vincent Kayembe Tshiamumanye lors d’une interview lui accordée. Il s’est réjoui de l’attention des communautés locales sur les besoins de justice, réparation et prévention des nouveaux conflits en province.Me Vincent Kayembe souligne que cette commission a pour mission de contribuer à l’instauration de la paix durable à travers la recherche de la vérité, la réconciliation et la consolidation de l’unité nationale et des valeurs démocratiques.

» Comme vous le savez, notre province a fait face aux actes des violences suite aux conflits de Kamuina Nsapu… Nous avions enregistré des actes de pillages, des destructions, des exactions, des exécutions sommaires et extrajudiciaires, des incendies et bien d’autres cas. Là, le peuple a droit de savoir la vérité, c’est ainsi que nous avions organisé à l’époque les consultations populaires. Là avec la recherche de la vérité, il faudrait que la province s’en occupe et c’est par l’édit. Voilà pourquoi nous sommes obligés d’expliquer à la population, sensibiliser sur l’imprégnation et l’appropriation de cet édit. Nous saluons jusqu’ici les efforts qui ont été fournis par les parties et la commission va pouvoir travailler. Il faudrait arriver à rétablir les victimes dans leurs honneur et dignité par des réparations même collectives. Pour y arriver, nous avions déployés dix(10) sensibilisateurs en raison de deux (2) par territoire, au niveau des médias, Églises et les défenseurs des droits de l’homme pour qu’ils répercutent les mêmes messages à leur niveau. Bientôt, la commission doit se déployer ; la population doit être prête pour qu’elle travaille en collaboration avec les commissaires qui seront choisis »
Conformément à l’édit précité, la commission vérité, justice et réconciliation est chargée de : – Établir la vérité sur les violations graves des droits de l’homme et les atteintes aux biens culturels et situer les responsabilités et proposer des mesures de réparation ; – Favoriser le dialogue intra et intercommunautaire, la coexistence pacifique entre les populations, et dialogue entre l’Etat entre les populations ; – Promouvoir auprès des communautés, le respect de l’Etat de droit, des valeurs républicaines, démocratiques, socio-culturelles et du droit à la différence ; _ Faire des recommandations dans le domaine de prévention des conflits Cette commission devra travailler durant trente six mois (36) et les commissaires ne seront pas des magistrats de carrière comme à la justice classique mais des acteurs de la société civile, leaders religieux, leaders des femmes, …. moyennant un critérium. La commission n’a pas été mise en place jusqu’à ce jour, ce qui ne laisse dormir les défenseurs des droits humains une année après la promulgation de l’édit.
JC Ndungu