Dans une conférence de presse axée sur » l’état de siège et ses conséquences » tenue ce jeudi 24 février 2022 à Cepas le mouvement citoyen lutte pour le changement (Lucha ) exige la libération de 13 de leurs militants, arrêtés depuis le mois de novembre 2021 qui selon eux, sont « arbitrairement » détenus dans la prison centrale de Beni.
Dans une bonne ambiance, Monsieur Joseph Bope, militant de la LUCHA s’est exprimé au nom du groupe :
» Quand des innocents sont devant la justice, on ne peut que demander leur libération. On ne voit pas le mal commis par nos camarades s’ils ont revendiqué la paix. Nous avons notre camarade qui a perdu la vie parce qu’il revendiquait la paix. Vous vous rendez compte ? Mettez-vous à la place de nos amis de l’Est, ceux qui sont à Beni qui se réveillent un certain matin et retrouvent leurs proches décapités. Ils se retrouvent parfois dans une situation où les bras de leurs mères sont coupés. Ces mamans-là sont tuées par machette. Nos frères et sœurs de l’Est vivent un traumatisme que nous ne pouvons expliquer. Au-delà de ce traumatisme, vous arrêtez ces jeunes qui revendiquent pacifiquement. On ne vous enverra pas des images où les militants de la LUCHA jettent des projectiles contre la police. C’est plutôt la police qui vient saccager les actions de la LUCHA. On nous chante l’État de droit qui est aussi le fait de laisser la justice faire son travail pour le développement du pays. Si la justice est toujours sous influence des politiques, rien ne pourra aller de l’avant « , a-t-il déclaré Mr Joseph Bope militant de la LUCHA.
Par ailleurs, pour la Lucha cette situation atteste le dysfonctionnement de l’appareil judiciaire dans les 2 provinces sous état de siège. Et a engendré des difficultés énormes d’accès à la justice pour les citoyens dont les droits sont violés ; les tribunaux militaires, peu nombreux et ne garantissant nullement un procès équitable, juste, rapide et impérial sont actuellement habilités à juger toutes les infractions.
Face à cet état de choses la Lucha demande :
- la suspension du maire de la ville Kashale Muteba Narcis et le commissaire supérieur François Kabeya de la PNC ville de Beni pour avoir tenus de propos qui ont poussés à l’assassinat de Mumbere Ushundi;
- une évaluation rigoureuse et sans complaisance de l’état de siège ce qui conduira sans doute à sa levée ainsi qu’à la démilitarisation de l’administration et de la justice pour permettre aux militaires de se concentrer uniquement à la traque des forces négatives ;
- D’écarter définitivement et de traduire en justice tous les officiers soupçonnés des graves violations des droits de l’homme ;
- De diligenter une enquête crédible pour faire la lumière sur les tueries orchestrées par les forces loyalistes et de punir de maniere exemplaire les coupables ;
-Mettre en place un vrai et sérieux programme de démobilisation, désarmement et réinsertion communautaire et ;
- la libération sans condition de nos 13 camarades encore incarnés à Beni qui n’ont fait que revendiquer leur droit à la vie et à plus de sécurité.
Ce mouvement citoyen constate également sur terrain » la hausse inquiétante des violations des droits de l’homme et forte restriction de l’espace civique »
Il sied de signaler que, la LUCHA réclame sans condition la libération de ses 13 militants incarcérés à Beni depuis le 11 novembre 2021 pour avoir revendiqué leur droit à la vie et à la protection. Et par la même occasion, la LUCHA promet de descendre dans les rues au cas où ses réclamations n’n’obtiennent pas gain de cause.
Aaron Kikadi