53 Organisations de la société civile congolaise appellent le Président de la République à se
montrer solidaire avec les victimes des villages 48 heures, Monga Lubuza et Kamalenge
déguerpies sauvagement près du barrage de Busanga sur instruction du gouverneur du
Lualaba et la Sycohydro.
Les organisations signataires de ce communiqué conjoint demandent au Chef de l’État de prendre toutes les mesures nécessaires pour qu’un tel drame
ne se répète.
Ces Organisations de la Société Civile signataires de ce document ont suivi avec consternation la démolition
des habitations des communautés locales près du barrage hydroélectrique de Busanga en
construction dans la Province du Lualaba. Ces faits se sont déroulés sur instruction du
gouverneur du Lualaba et la Sycohydro .
« Nos organisations appellent le Président de la
République à adopter des mesures nécessaires et urgentes pour garantir que le
développement du secteur de l’électricité se fasse au bénéfice et non détriment du peuple
congolais », lancent-elles.
Pour rappel, le 3 octobre 2020, 9 Organisations de la Société Civile ont exhorté le Président
de la République d’ordonner l’arrêt immédiat de la démolition des centaines de maisons du
village 48 heures qui risquent d’être inondées par le réservoir de Busanga. Ces Organisations
de la Société Civile ont constaté que les communautés étaient insatisfaites des faibles
montants d’indemnisation, de l’absence d’une politique de relocalisation et d’un mécanisme
de gestion des plaintes et qu’elles avaient introduit un recours administratif à travers leur
avocat conseil à Kolwezi le 26 Juillet 2020.
En parallèle, ces Organisations de la Société Civile ont eu à initier un dialogue avec les parties
prenantes et rencontré le Ministre provincial de l’intérieur, président de la commission
provinciale délocalisation et les responsables de la Sicohydr. A l’issue de ce dialogue social,
une feuille de route était remise à ce titre afin de favoriser un règlement à l’amiable.
En dépit de recours administratif et judiciaire en cours, les autorités provinciales ont
dépêché la police et l’armée pour « encadrer » le 3 octobre 2020, la destruction totale de
trois villages, qui comptait plus d’un millier des constructions. Depuis lors, les membres des
communautés habitant ces villages sont sans abris et éparpillés dans la zone notamment sur
les concessions des entreprises minières MMR et TRANSVAL ainsi qu’au village Kyamasumba
où ils vivent dans une situation extrêmement précaire. Ils dorment à la belle Etoile munis des
matelas et autres effets personnels qu’ils ont pu sauver. Leur situation est extrêmement
précaire.
Par ailleurs, les Organisations de la Société Civile signataires dénoncent avec la destruction des villages et le déplacement forcé des habitants.
Bien plus, elles
estiment que la privatisation du secteur de l’électricité et le besoin de l’énergie dans la
région ne devrait pas être une excuse pour bafouer les droits des communautés locales.
It/Un grand projet comme Inga II
Le site hydroélectrique de Busanga est le plus grand projet construit en RDC depuis Inga 2.
Développé par l’entreprise Sicohydro pour alimenter la SICOMINES au Lualaba.
C’est aussi le
premier projet de grande envergure depuis la privatisation du secteur de l’électricité en RDC.
Les Organisations de la Societé Civile demandent au Président un signal politique fort,
destiné aux gouvernements tant national que provinciaux pour que le développement du
pays se passer dans le respect des droits humains des communautés locales affectées par les
projets d’investissement en RDC.
Kerima
Infoslive.cd