C’est une avancée significative dans la lutte contre la traite des personnes en République Démocratique du Congo. En effet, l’Agence pour la Prévention et la Lutte contre la Traite des Personnes, APLTP, organise depuis ce Mardi 18 au 20 août 2020 à Kinshasa, un atelier de validation de l’avant-projet de Loi portant sur la prévention et répression de la traite des personnes en RDC.
La cérémonie de l’ouverture de cet atelier s’est déroulée simultanément dans deux salles différentes reliées par vidéoconférence notamment celles de l’hôtel Memling et de la MONUSCO.
D’entrée de jeu, le chef de mission de l’office international de migration, OIM, a révélé dans son allocution que la traite des êtres humains représente la troisième forme de trafic plus lucrative dans le monde après le trafic des drogues et la contrefaçon, il se situe loin devant le trafic d’armes. Chaque année il y a 2,5 millions des personnes recrutées et exploitées, particulièrement les femmes et les enfants, victimes d’exploitation sexuelle, de travail forcé, d’esclavage domestique, le trafic d’organes etc.
Les premières évaluations lancées par le programme ACT de l’union européenne en novembre 2016, indiquent que plusieurs formes de traites internes et transnationales existent en RDC, avant de préciser que c’est à ce titre que l’OIM soutient fermement l’engagement de l’Agence de Lutte contre la Traite des Personnes APLTP, à renforcer la lutte contre la traite des humains tout en invitant d’autres partenaires à rejoindre cette lutte en supportant le gouvernement dans ses efforts pour protéger les victimes.
Pour sa part, l’Ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique en RDC, Mike Hammer, a reconnu plusieurs avancées depuis l’avènement du nouveau Président de la République Démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, avancées caractérisées par la mise en place d’un mécanisme national de coordination pour l’amélioration de condition d’accueil des victimes de la traite et d’un plan national pour la lutte contre la traite. Cependant, selon l’Ambassadeur des USA en RDC, beaucoup de choses restent encore à faire particulièrement la mise en place d’une loi spécifique contre la traite des êtres humains, un vide juridique dont se servent souvent les criminels.
Selon Madame META KASANDA Cécile Rebecca, Coordonnatrice de l’APLTP, cet avant-projet de Loi portant prévention de la traite des personnes en RDC est préparé par l’agence qu’elle dirige en vue de rendre effectif l’engagement de la RDC de se doter d’une Loi spéciale incriminant et réprimant toute forme de la traite et protégeant aussi les victimes et les témoins. Selon elle, les efforts fournis par le pays sous le leadership de Félix-Antoine Tshisekedi de faire la lutte contre la traite des personnes son cheval de bataille, ont permis à la RDC de quitter la liste rouge et se retrouver au niveau tiers deux, avec quelques recommandations parmi lesquelles, le vote de la Loi sur la traite des personnes.
Cet atelier est donc l’occasion d’enclencher le dernier virage avant le vote par le parlement. Avec cet instrument, la RDC va lutter efficacement contre la traite des personnes et aura ainsi des statistiques viables qui lui permettront de quitter définitivement le niveau actuel de surveillance.
Le conseiller du Chef de l’Etat au collège politique qui a procédé à l’ouverture de cet atelier, a exhorté les participants à bien analyser cet avant-projet de Loi de manière à combler le vide et les lacunes qui sont observées dans le code pénal et la Loi portant protection des enfants.
Ouvert ce mardi, cet atelier va se clôturer le jeudi prochain par des recommandations.
Benoit MUDIAYI